Novak Djokovic gagne en 4 sets contre 'Allemand Denis Gremelmayr (4-6, 6-3, 7-5, 6-2) au premier tour
Virginie Razzano perd contre Klara Zakopalova en 3 sets (4-6, 6-3, 6-2).
Interview de Guga toute fraiche :
Comme il l'avait souhaité, Gustavo Kuerten a achevé sa carrière sur le Central de Roland-Garros, dimanche, sous l'ovation du public. Défait par Paul-Henri Mathieu au premier tour (6-3, 6-4, 6-2), le Brésilien titré à trois reprises à Paris (1997, 2000, 2001) a bouclé la boucle à Paris. Le grand champion revient sur ses émotions, sa carrière, et son avenir.
« Gustavo Kuerten, il a été très difficile de vous entendre lors de votre speech à la fin du match, pouvez-vous nous dire ce que vous avez déclaré ?
Je sais pourquoi ça a été difficile, c'est parce que mon français est terrible ! (rires). J'ai juste dit à quel point j'étais ému par toutes les émotions et les succès que j'ai pu connaître sur le Central de Roland-Garros. J'ai également parlé de tout l'amour que j'ai reçu de la part du public, encore aujourd'hui... de tout ce que cette foule était capable de me donner lorsque je jouais. Je crois que cela aura été ma plus belle victoire. J'ai ensuite ajouté que ce tournoi était celui qui était le plus cher à mon coeur, celui que j'aimais par dessus tout, celui qui me permettait de rester motiver... Mais comme j'ai raconté tout cela en Français, personne n'a dû comprendre... (rires)
Comment vous sentez-vous quelques heures après avoir frappé votre dernière balle ?
Je suis satisfait, je vais avoir un tas de souvenirs après ce match. Je crois que j'ai mieux joué que je m'y attendais. J'ai réussi à servir, à frapper des coups droits, des revers, à réaliser quelques jolis coups. J'ai réalisé tout ce que j'étais capable de faire... Bien sûr, pas de la même manière que j'ai pu le faire dans le passé. J'ai senti parfois que je pouvais réaliser de belles choses, et j'ai aimé cela. Je crois que j'ai réussi ce que je voulais faire aujourd'hui.
Le match s'est terminé, puis vous avez rejoint le banc et mis une serviette sur la tête pendant de longues minutes... A quoi pensiez-vous ?
Je suis habitué à faire ce genre de choses, que je gagne ou non, à prendre quelques minutes pour moi, et aller chercher au fond de moi ces émotions. Celles qui me font réfléchir à ce qui se passe dans ma vie. Mais aujourd'hui, bien sûr, c'était plus encore... Je repensais à toutes ces années, toutes les victoires que j'ai connues, et l'opportunité que j'ai eu de participer à Roland-Garros. Je pensais à tout cela, à tout les beaux moments que le tennis m'a offert.
Qu'est-ce que le tennis a apporté dans votre vie ?
Une grande connaissance. Toutes ces années, j'ai beaucoup appris, surtout pendant les trois ou quatre dernières années, où j'ai du faire face à des situations difficiles. J'ai grandi en tant que joueur, mais également en tant que personne. Mon monde a commencé à se créer grâce au tennis, aux succès que j'ai eus. Le tennis coulait dans mes veines, dans mon sang.
Avez-vous des regrets dans votre carrière ?
Non. J'ai eu des moments difficiles, mais ça fait partie de la vie. De toute façon, un jour ou l'autre, il faut penser à s'arrêter. Même les Federer, Nadal ou Djokovic vont s'arrêter un jour. Je suis un chanceux, même si je n'ai pas tout vécu tout au long de ma carrière, qu'il aurait pu y avoir d'autres choses. Une partie de ces années sur le circuit a été couronnée de victoires, et la deuxième a été un peu plus difficile, à cause de ma blessure (à la hanche). Mais l'important a été de la vivre, d'une manière ou d'une autre, de grandir et de m'épanouir, en tant que joueur et en tant que personne.
Quel est votre plus beau souvenir à Roland-Garros ?
J'en ai beaucoup. Le premier serait celui où j'ai dessiné un coeur sur le Central (en huitième de finale, après un match épique contre Russel gagné en 5 sets). Le deuxième, c'est aujourd'hui. J'ai eu tellement de bons moments ici, chaque année. J'ai vécu tellement d'émotions, une telle symbiose avec le public ! Je me sens à la maison lorsque je viens ici, je m'y sens bien.
Que va t-il vous manquer le plus dans le tennis ?
Les jours d'avant compétition. Le match en lui-même, la joie de jouer des balles de break, des balles de set... Ressentir ce que seul le sport peut vous donner comme émotion. Mais j'ai fait mon temps, et je ne crois pas que cela me manquera tant que ça. Je vais réussir à m'occuper et trouver d'autres choses qui me rendront aussi heureux que lorsque je jouais encore au tennis.
Comme faire la fête ?
Non, je suis très sérieux comme garçon vous savez (rires). Au Brésil, on ne fait jamais la fête ! (rires). Non... Il est temps pour moi de donner des priorités à ma vie personnelle. De me reposer, et de la structurer. Ma vie au Brésil est très intense, je suis une vraie icône. Tous les jours, les gens m'abordent dans la rue et me voient comme quelqu'un de différent... Il va maintenant falloir que je m'adapte au changement de situation, et penser au futur. Peut-être un avenir articulé autour du tennis et de ma fondation.»
Le fameux coeur :