Depuis le lancement de son offre de téléphonie mobile à prix cassés le 12 janvier dernier, Free Mobile ne s’est pas fait que des amis et doit continuellement essuyer les critiques de ses nombreux détracteurs.
Parmi les plus virulants, on trouve évidemment les concurrents de Free Mobile qui ont sérieusement mis en doute la capacité du nouvel arrivant à répondre aux conditions d’attribution de la licence 3G. Parmi ces conditions figure l’obligation de couvrir avec son propre réseau 27% de la population, le reste de la population étant couvert par Orange qui a signé un accord d’itinérance avec Free Mobile.
Pourtant, dans un document publié le 13 décembre 2011, l’ARCEP (Autorité de régulation des Communications électroniques et des Postes) avait bien confirmé que Free Mobile répondait à cette obligation avant le lancement de son offre. Les autres opérateurs ont alors émis l’hypothèse que Free Mobile avait débranché un certain nombre de ses antennes afin de décharger une grosse partie des appels sur le réseau d’Orange pour ne pas saturer son propre réseau. Les opérateurs concurrents ont alors sollicité l’ARCEP pour réaliser un second contrôle de la couverture de Free Mobile. Les résultats de ce second contrôle publié le 28 février 2012 confirme que Free Mobile remplit bien ses obligations.
Suite à ce second contrôle et alors qu’on pouvait croire le feuilleton terminé, les opérateurs concurrents sont revenus à la charge en mettant en doute les méthodes de mesure de l’ARCEP. Pour se faire, ils sont appuyés sur un rapport demandé par l’ARCEP et le ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique à l’ANFR qui confirme au moment des tests que 92% des antennes étaient bien en fonctionnement lors de tests.
Cependant dans le rapport d’étape remis le 5 mars, l’ANFR a remis en cause la méthode de mesure de l’ARCEP obligeant l’ARCEP a rappeler tout le monde à l’ordre dans un communiqué publié hier on ne peut plus clair: "Comme l’a rappelé hier le ministre, la vérification du respect par Free Mobile de son obligation réglementaire de couverture (au moins 27% de la population début 2012) relève exclusivement de la compétence de l’ARCEP".
Dans ce même communiqué l’ARCEP indique aussi que "la définition réglementaire de la couverture applicable aux licences déjà attribuées et devenues définitives ne saurait, sans risque juridique majeur, être modifiée". Autrement dit, si cette méthode de mesure profite aujourd’hui à Free Mobile, elle a profité hier à d’autres opérateurs entrants et il n’est pas question de revenir dessus pour une licence déjà attribuée.
Puisque l’ARCEP qui est la seule agence habilitée à juger si le nouvel entrant répond bien aux critères d’attributions de licence 3G, confirme que Free Mobile répond bien à ses obligations, Free Mobile enfonce le clou. Dans un communiqué publié aujourd’hui Free Mobile précise qu’il remplit bien ses obligations et déclare par conséquent qu’ "A compter de ce jour, Free Mobile attaquera en justice toute personne dénigrant la réalité de sa couverture ou de ses investissements. Depuis le 10 janvier, le marché français du mobile est concurrentiel et les Français s’en réjouissent, il faut l’accepter."
Apparemment Free Mobile a estimé que ce petit jeu avait assez duré ...